Panzer est l'abréviation du mot allemand
Panzerkampfwagen, littéralement véhicule de combat blindé. Il est devenu le terme générique pour désigner un
char d'assaut allemand de la
Seconde Guerre mondiale.
Les panzers, surtout ceux de la deuxième moitié de la guerre, étaient très redoutés. Les chars lourds allemands
Tigre et
Tigre II étaient les chars les plus lourdement blindés de l'époque et étaient très résistants. Ils consommaient aussi une importante quantité d'essence (environ 500 l/100 km) et nécessitaient une logistique impressionnante pour le transport de carburant.
Le
panzer IV fut le blindé allemand le plus utilisé durant la Seconde Guerre mondiale, opérant sur de nombreux fronts : France, front de l'est, Afrique du Nord, etc.
Le Panzer est le composant principal de la
Blitzkrieg. Imaginée au cours des années 1930 par des théoriciens tel le
général français Estienne, suivi par le général Gallois et conforté par les écrits du
colonel de Gaulle, elle est refusée par le pouvoir politique français de l'époque, mais utilisée efficacement par le
général allemand Guderian qui en avait compris la validité. Cette tactique de guerre-éclair est fondée sur le choc violent en un point précis du front (
schwerpunkt), puis l'exploitation par la rapidité de mouvement et de manœuvre. Seul le char d'assaut peut mener à bien ces missions dans leur composante terrestre. Aussi, pour obtenir une pleine efficacité de l'arme blindée, les chars ne sont plus dispersés (comme dans les autres armées) en petites unités d'appui à l'infanterie, mais regroupés au sein de puissantes unités mobiles, fer de lance de l'offensive : les
Panzerdivisionen (abrév. Pz-Div.).
La Panzerdivision, outre ses deux régiments blindés (un seul à partir de
1941), possède un soutien d'artillerie mobile et d'infanterie portée (
Panzergrenadiere). D'autres unités sont dotées de blindés : brigades de canons d'assaut (
Sturmgeschutzbrigade) et surtout divisions Panzer-grenadier (
Panzergrenadierdivisionen), où l'infanterie montée sur camion et
semi-chenillés reçoit l'appui d'un bataillon blindé.
Au nombre de 10 seulement en mai
1940, les
Panzerdivision, couplées aux avions d'assaut
Stuka et aux troupes motorisées, obtiennent la décision en
1939-
1941 face à plus de cent divisions alliées, en particulier lors du mouvement tournant des Ardennes à la Manche, pendant la
bataille de France. En Russie encore, en
1941-
42, la Blitzkrieg amène la
Wehrmacht aux portes de
Moscou puis à
Stalingrad. Ces années voient l'apogée de l'emploi du Panzer. Steppes russes ou désert de Libye sont des lieux idéaux pour la manœuvre rapide et le combat de chars. Mais ils en montrent aussi les limites : allongement des lignes de communication et donc difficultés logistiques, impossibilité pour le ravitaillement et les troupes de suivre les blindés...
Les difficultés s'accumulent pour les Panzer : défaites à
El Alamein ; à
Stalingrad, où il devient évident qu'ils ne sont pas l'arme idéale en combat urbain. Les Panzer, qui n’ont jamais la supériorité numérique sur l'ensemble du front, doivent combattre un nombre toujours croissant de puissants blindés ennemis, et la mobilité de manœuvre ne peut plus être leur atout essentiel. Aussi, le Panzer accroît-il son armement et son blindage. Les chars lourds, peu mobiles mais aptes à engager un ennemi supérieur en nombre, apparaissent et sont regroupés au sein d'unités autonomes, les bataillons de chars lourds (
schwerepanzerabteilungen), rattachés aux Panzerkorps ou Panzerarmee (11 dans la l'armeé et 6 dans la
Waffen-SS en 1944).
Dans cette seconde partie de la guerre, l'arme blindée allemande joue la carte de la qualité face à la quantité ennemie. Mais, dès la
bataille de Koursk à la mi-
1943, il est clair que le Panzer n'a plus la supériorité offensive et doit être employé défensivement, en coordination avec les autres armes. De même, apparaît sa vulnérabilité aux attaques aériennes, devenues de plus en plus fréquentes.
Les ultimes tentatives de « blitzkrieg » avec attaque massive de blindés (
contre-attaque à Mortain,
Ardennes,
lac Balaton) sont vouées à l'échec. L'utilisation des blindés se fait pour l'essentiel au niveau tactique, mais les divisions Panzer et Panzergrenadier demeurent jusqu'à la fin de la guerre les unités les plus puissantes de l'armée (
Heer) et de la
Waffen-SS.
La production, qui était de 3 800 chars en 1941 (23 Pz-Div. en fin 41), atteint son apogée en 1944 avec 19 000 blindés divers (dont 8 300 chars). Chiffre insuffisant face à la production alliée (en 1944, 51 200 blindés pour l'URSS, les États-Unis et Grande-Bretagne), mais qui permet de créer de nouvelles unités (30 Pz-Div./SS Pz-Div en 1944 ; création de Panzerbrigaden), d'une valeur numérique et combative inférieures aux anciennes Pz-Div., et au détriment de leur renforcement.
Le blindé fut l'instrument principal des victoires allemandes avant de devenir une arme, essentielle mais non décisive, de défense face au potentiel allié en matériel. Ce succès de l'arme blindée allemande fut dû pour une majeure part à son emploi aux niveaux tactique et stratégique, ainsi qu'à la qualité des équipages, plus que par la qualité technique des engins : en dehors du
Panther, les chars de bataille standard ne furent que peu (Pz IV) ou pas (Pz II et III) supérieurs à leurs homologues alliés.