Massacre de Maillé : une enquêteUn magistrat et un policier allemands enquêtent sur un massacre commis en 1944 dans ce village d'Indre-et-Loire
La tuerie avait été perpétrée par une division SS le 25 août 1944, jour de la libération de Paris, près de Chinon. 60 à 80 hommes avaient massacré 124 habitants (sur 100), dont 44 adolescents.
Le procureur général de Stuttgart, Ulrich Maass, accompagné d'un commissaire et d'une interprète, a ouvert une information judiciaire contre ce crime de guerre
"J'ai honte de ce qui a été commis ici par les Allemands et je m'excuse auprès de tout le monde. Je suis surpris et touché par l'accueil que j'ai reçu", a déclaré Ulrich Maass.
Selon le procureur de la République de Tours, Philippe Varin, la délégation allemande (arrivée mardi) doit rester trois jours sur place afin d'"essayer d'entendre des témoins, d'identifier les unités allemandes qui ont participé au massacre et, bien sûr, les individus". Il s'agit d'un "événement tout à fait exceptionnel", selon lui. Il y aura "une reconnaissance géographique des lieux, un certain nombre d'archives vont être consultées", a ajouté le procureur français.
"Dans les archives des Nations Unies, j'ai trouvé un dossier d'une dizaine de pages concernant ce massacre, mais avec très peu de détails et un nom inscrit de plusieurs orthographes. Celui de Gustav Schlüter, condamné par contumace en 1952 à Bordeaux et mort en 1965 chez lui en Allemagne", a indiqué son collègue allemand. Il a rappelé que "ces crimes de guerre demeuraient imprescriptibles" en Allemagne alors qu'en France la prescription est de 30 ans.
Le massacre de MailléLe drame a apparemment eu lieu suite à des actions de la résistance locale.
Dans la matinée du août 1944, des membres d'une division SS encerclent Maillé et fusillent tous les civils qu'ils rencontrent. Puis ils mettent le feu à des bâtiments, bombardent le village avec leurs pièces d'artillerie et tirent à vue sur les habitants. Les exactions ne cessent qu'en fin de journée.
Le nom de la division SS, commandé par le sous-lieutenant Gustav Schlueter, reste inconnu.
La principale source sur les évènements est le livre mémoire écrit par un prêtre, l'abbé Payon, et édité par le conseil général d'Indre-et-Loire. Une Maison du souvenir a ouvert ses portes dans le village en 2006.
http://info.france2.fr/france/44979420-fr.php