Un
camp d’extermination est un lieu organisé pour l’exécution en masse de personnes. Ce terme désigne généralement les camps d’
extermination du régime
nazi pendant la
Seconde Guerre mondiale. Ils se distinguent des
camps de concentration par leur unique activité : l'assassinat de masse et prennent la relève des activités des
Einsatzgruppen.
Les camps d’extermination
nazis réalisent la mise en pratique de méthodes industrielles pour le massacre organisé des
juifs, des
homosexuels, et des
tziganes. Dans le cas des juifs, cette politique d’extermination fut appelée « la
solution finale de la question juive » par les fonctionnaires
nazis, finalisée lors de la
conférence de Wannsee le
20 janvier 1942. Le premier camp d'extermination fut celui de
Chelmno qui ouvrit dans le Warthegau au printemps 1942 (la partie de
Pologne annexée à l'
Allemagne en décembre 1941). Le plus grand camp d'extermination fut celui d'
Auschwitz-Birkenau.
Une tentative d'extermination totale des handicapés physiques et mentaux (
programme T4) avait déjà été tentée sur le territoire du Reich avant la mise en œuvre de la
solution finale de la question juive. C'est dans ce cadre que les premières exécutions au gaz (
oxyde de carbone) ont été réalisées, mais après que les malades avaient été rendus somnolents par l'administration de médicaments
[1]. Les nazis ont été contraints d'y mettre fin suite à l'émotion et à la protestation d'une partie de la population allemande, relayée par les églises protestantes et catholiques (voir l'intervention de l'évêque de Munich Mgr von Galen).
Le processus d'extermination des Juifs commence avant la réalisation des camps d'extermination. Les ghettos dans lesquels sont regroupés de force les Juifs des territoires occupés à l'Est par les Allemands visent déjà à les détruire par la faim, les maladies et les mauvais traitements.
L'extermination systématique des Juifs commence avec l'invasion de l'Union soviétique au printemps
1941. Elle y est menée à l'arrière du front par des troupes spécialisées, des groupes de tuerie mobiles (les
Einsatzgruppen) qui feront environ un million de victimes, auxquelles il faut ajouter des centaines de milliers tuées par d'autres unités mobiles, qui ne portaient pas le nom d'
Einsatzgruppen mais en avaient toutes les caractéristiques, et la mission.
Les camps d'extermination commencent à fonctionner à partir du début de l'année
1942. Ils sont six, tous situés sur le territoire de la Pologne occupée (sauf le
camp d'extermination de Jasenovac) :
Auschwitz-Birkenau et Majdanek sont des camps mixtes, à la fois centre de mise à mort et camps de travail forcé. Treblinka, Sobibor, Belzec et Chelmo sont uniquement des centres de mise à mort immédiate. Ce ne sont pas à proprement parler des camps dans la mesure ou rien n'est prévu pour loger les déportés qui sont exécutés immédiatement après leur arrivée. Quelques déportés, très peu nombreux, sont cependant affectés au fonctionnement du camp.
Le camp d'extermination de Jasenovac ouvert en
1941 est une exception située dans la
Croatie d’
Ante Pavelić. Il est totalement sous autorité des
Oustachis qui sans aucune intervention allemande organisent l'extermination des
Juifs, des
Tziganes, et des
Serbes de leur territoire.
Les déportés étaient amenés par trains spéciaux directement à l’intérieur ou à proximité du camp. À leur descente du train, les hommes étaient séparés des femmes et des enfants, les effets personnels devaient être abandonnés sur place. Dans les camps mixtes une partie des déportés est sélectionnée pour travailler dans le camp. Les autres étaient dirigés vers des
chambres à gaz, vastes pièces closes dans lesquelles était introduit du monoxyde de carbone ou, comme à
Auschwitz, un gaz mortel, le
Zyklon B. Pour s'assurer jusqu'au dernier moment de leur docilité, on faisait croire aux victimes qu'elles allaient prendre une douche par mesure d'hygiène. Clé du système, l'espoir était ainsi subtilement distillé dans l'esprit des victimes par toutes sortes de moyens, et ce jusqu'à la fin. Cet espoir, allié aux violences les plus extrêmes, et à une organisation sans faille, suffisait la plupart du temps à annihiler toute réticence ou tentative de résistance et explique en partie la facilité avec laquelle les exécutants de la
solution finale purent mener à la mort de telles multitudes en si peu de temps. Les corps étaient ensuite, selon les cas, incinérés ou enterrés dans d'immenses fosses communes, tandis que tous leurs effets personnels étaient récupérés, triés et ré-expédiés en
Allemagne à bord des mêmes trains.
L'organisation minutieuse et le
rendement de ces usines faisaient la fierté de leurs créateurs. Par la même occasion, ils récupéraient tout ce qui pouvait servir au Reich : vêtements, cheveux, or, argent, bijoux, lunettes, etc.